Gorges du Chabet-El-Akra, KERRATA, cascade de Kéfrida. Septembre 2012.

Lors de mon retour à Alger en 2005, devant aller à Bougie et en Kabylie, mes amis de la Grande Motte me parlèrent d'une inscription de la Légion dans les gorges de Kerrata. Cette année là je n'allai pas plus loin que Bougie. En septembre dernier, devant de nouveau visiter Bougie en étant hébergé à Tichy, et devant aussi aller à Djidjelli, j'ai demandé à Rabih si je pouvais mettre au programme la visite des gorges, celles ci étant assez proches de Tichy. Outre l'intérêt touristique, sans doute qu'inconsciemment je pensai à la remarque de mes amis, formulée 7 ans plus tôt. La route de Tichy à Souk-El-Tnine par le Cap Aokas est décrite dans la page "Bougie-Djidjelli". Cette page ci sera consacrée aux gorges du Chabet-El-Akra, à Kerrata et aux barrages de Kerrata et de l'Iril-Emda. En fin de page nous ferons un détour par la cascade de Kéfrida.

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Après Souk-El-Tnine (4.439 habitants en 1960, dont 36 européens), la route s'engage en pente continue, d'abord plein sud, dans la vallée profonde et boisée de l'Oued Agrioun. A partir de Deux-Fontaines (Aït-Anane), elle s'oriente vers l'Ouest, passant à Darguinah (3.868 habitants en 1960, dont 126 européens). Après quelques kilomètres, la route laisse à droite celle menant à la Cascade de Kéfrida (Plus loin, en fin de parcours) et s'oriente de nouveau plein Sud pour rejoindre Bordj Mira et Taskriout (4.015 habitants en 1960, dont 13 européens). Ne connaissant pas les lieux, nous empruntâmes à l'aller la nouvelle route qui nous conduisit dans un tunnel effrayant, évitant les gorges débutantes du Chabet-El Akra (Le défilé de la mort). Ce tunnel long de 9 kilomètres entre Taskriout et Kerrata, construit sans doute dans les années 80, ne possède ni éclairage, ni ventilation, ni aires de dégagement; fort heureusement nous trouvâmes une échappatoire à mi-distance, nous permettant de retrouver l'ancienne route des Gorges, ouf! Les Gorges du Chabet-El-Akra sont les plus profondes et les plus sauvages de l'Algérie, creusées dans les calcaires de la petite Kabylie, entre Djebel Adrar ou Mellal (La montagne Blanche, 1.773 m.) à l'Est et les contreforts du Takoucht (1.896 m.) à l'Ouest. Nous rejoignîmes alors le barrage voûté du Chabet-El-Akra, retenue d'eau de 900.000 m3, par la rive droite de l'oued Agrioun. Nous reviendrons à Kerrata après la visite au barrage de l'Iril-Emda. 30.07.2014: Ajout de 3 cartes postales: "Le barrage", "vue sur le barrage" et "Mairie".
De kerrata nous allâmes directement après le barrage de l'Iril-Emda (ou Ighil-Emda), étant certains de ne pas apercevoir de barrages militaires ou policiers pour prendre des photos. Le barrage-poids par accumulation de graviers sur une largeur de 250 m., une longueur de 575 m. et une hauteur de 75 m., permet de retenir 160.000.000 m3 d'eau dans un paysage de petites montagnes arides. Notre parcours est décrit sur la carte ci-contre. L'oued Agrioun est de fait constitué par les oueds Embarek, El-Berd et Atteba, retenus par le barrage. Nous redescendîmes ensuite à Kerrata (13.758 habitants en 1960, dont 324 européens (mais 631 en 1954)). Le village de Kerrata fut créé en 1870 par 13 familles de 42 personnes et il fut officialisé en 1876. Le Château d'Eugène Dussaix date de 1913, et l'Eglise de 1921. J'ai, comme souvent, scanné d'anciennes cartes postales pour mettre en valeur les photos d'aujourd'hui. Nous reprîmes les Gorges du Chabet-El-Akra, au départ par la même route, puis en évitant le tunnel pour emprunter la rive droite de l'oued. C'est alors que nous apparut l'inscription de 1945 de la Légion Étrangère dans la falaise, moment émouvant; comme d'autres souvenirs tels que la date de construction de l'un des tunnels en 1923 ou la gravure décrite plus bas. Ce fut aussi notre rencontre, qui deviendra habituelle tout le long des gorges, avec le singe Magot, genre de macaque sans queue. Dans les gorges, l'un des rochers les plus remarquables et les plus impressionnants est celui dit le Pain de Sucre, hélas face au soleil au retour. Sinon, c'est une succession d'arêtes déchiquetées et de rochers abrupts. L'oued Agrioun, profondément encaissé ajoute encore à la beauté sauvage de ce site. Vers la fin des gorges, juste avant Taskriout, nous nous arrêtâmes près d'une petite cascade pour acheter quelques figues et les laver sur place; nous découvrîmes à cette occasion une nouvelle inscription gravée dans la falaise par les Ponts et Chaussées de Sétif pour les travaux de la route exécutés de 1863 à 1870. Nous gagnâmes alors la cascade de Kéfrida. 30.07.2014: Ajout d'une carte postale: "Le Château". 22.10.2014: Ajout de la carte de la plaque de la Légion.
L'accès à la cascade se fait par une route encombrée de boutiques pour touristes. La cascade se révèle brusquement au terme de la route. L'eau tombe d'une hauteur de 40 mètres dans un petit cirque ombragé et frais. Sur le chemin du retour à Tichy, nous nous arrêtâmes une dernière fois du côté de Deux-Fontaines, acheter un peu de vaisselle kabyle auprès de l'une des nombreuses boutiques installées le long de la route.